SA: Travailler ensemble. C’est une nouveauté car il ne faut pas oublier que les ghanéens ont des revenus faibles et ne peuvent pas toujours se permettre de partager. En Europe, les gens ont dépassé le stade d’assouvir leurs besoins primaires. Ils peuvent se nourrir et payer leurs factures, ont des loisirs, un peu de temps à consacrer aux autres et s’engagent dans des associations. En Afrique on a ne peut pas forcément satisfaire ses besoins primaires. L’estime de soi n’est pas la priorité donc les comportements et la vision de l’entraide et du partage sont différents.
L’idée n’est pas d’avoir uniquement un contrat par skateur avec une marque mais de créer des opportunités pour tout le monde ensemble et en même temps, c’est ce qui fait la différence.
Je considère les skateurs comme des êtres humains égaux, je les tag sur les posts Instagram, tout le monde peut les suivre, ils sont visibles. Quand on fait des réunions, il y a beaucoup d’interactions, c’est organique et amical. On échange aussi sur un groupe Whatsapp et je laisse la parole à la communauté. Les membres du collectif peuvent donner leur avis et développer leur confiance en soi. La confiance en soi est une force mentale qui permet aux jeunes de lancer leurs projets, de monter des marques. D’autres peuvent soumettre leurs idées et tenter des choses.
Aujourd’hui les membres du collectif ont un métier. Lorsque je les ai connus, certains étaient en marge.
Certains n’allaient pas à l’école, d’autres n’avaient pas d’emploi. Maintenant, ils développent leurs compétences, s’entraident, cherchent des projets et peuvent gagner leur vie tout en ayant des revenus additionnels en faisant des clips, des photoshoots, en donnant des cours de skate et en créant du contenu. Aujourd’hui, chaque mois les membres ont au moins cinq opportunités qui leur permettent de doubler leur rémunération tout en leur permettant d’avoir une approche différente du sport. Le collectif représente l’entraide, le soutien mutuel et une seconde famille. Les jeunes n’abordent pas forcément certains sujets avec leurs parents alors le collectif leur permet de partager leurs projets, leurs ambitions et leur stress. Ils peuvent partager des idées et les développer grâce à l’association. Par exemple, on leur apprend à utiliser des outils en ligne comme Google Drive, Pinterest, à créer des moodboards.